La source du Danube

Le Danube, ou la traversée de l’Europe en kayak du Bade-Wurtemberg à la mer Noire. Prendre les rames, mettre à l’eau un kayak et pagayer pour s’en aller tâter le pouls fébrile de l’Europe. N’y a-t-il pas de plus belle route à suivre que celle d’un fleuve afin de laisser infuser progressivement dans son esprit, la vision des paysages, le goût de la culture, la rumeur portée par les habitants des rives ? La veine toute tracée, sur plus 2 800 kilomètres à travers le continent européen, est connue mais conserve un charme authentique et des secrets bien gardés. Pendant 38 jours, à l’été 2022, je suis parti seul descendre le cours du Danube, depuis sa source en Allemagne jusqu’à la mer Noire avec l’idée de remonter le temps d’une l’histoire européenne complexe.

La mère du Baar montre à ses enfants le jeune Danube, ce chemin qui part vers le lointain…
Au cœur de la forêt Noire, c’est au pied de l’église Saint-Johann, à proximité du château de Donaueschingen, que ce fleuve légendaire prend sa source.
La source était presque tarie, il était sans sens de commencer à pagayer depuis Donaueschingen. Sans bâton de sourcier mais quand même équipé d’une pagaie, je pressentais qu’il était temps d’aller en train jusqu’à Ulm pour rejoindre les eaux du Danube et entreprendre une navigation de près de 2 600 kilomètres.

Le 14 juillet, à 6h00, au son des cloches du petit village de Pfohren, je quitte la source du Danube et ses eaux peu profondes à l’aide d’un bus jusqu’à la gare de Donaueschingen pour prendre le train vers Ulm. Là, le Danube est plus large avec de l’eau à volonté, c’est jour de fête. Je préfère passer ce jour en fanfare que dans
une pataugeoire. C’est l’avantage de voyager avec un kayak Nautiraid !
On peut utiliser les transports publics de la Deutsche Bahn, mais bien sûr, il faut quand même le porter sur son dos le kayak, au total 23kg.

En sortant de la gare d’Ulm, je porte mon équipement au travers des rues et me retrouve devant l’église détentrice de la plus haute flèche d’Europe ( 162m ). Ici, le Danube gagne en profondeur, son chenal est navigable. Très rapidement, mon rythme est dicté par les nombreux barrages qui entravent mon parcours. Par chance, il peut arriver qu’un riverain se prête au rôle d’éclusier, sans ça, il faut contourner le barrage par un portage. Je compte quinze barrages jusqu’à Ingolstadt. C’est un exercice épuisant que de débarquer, décharger et tracter, porter puis
remettre à l’eau avant de recharger tout le matériel. Le tout prend environ 45 minutes, voire une heure. Gérer seul le passage d’une écluse est aussi presque impossible, car il faut que quelqu’un puisse commander l’ouverture des vannes et manœuvrer l’embarcation simultanément. Même en binôme, cette option prend plusieurs dizaines de minutes.

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