Une Oasis dans l’Udabno

Dans le UdabnoSur la route des steppes garédjiennes.

Udabno, ce nom mystérieux, vous appâte comme la vision d’un mirage dans le désert. Des histoires, des bruits circulent sur ce lieu peu visible des cartes, isolé, totalement balayé par les sables. Udabno signifie “désert” en géorgien, un village y a été établi au abord de lacs salées et steppe grillée un endroit pour le moins hostile peuplé de quelques familles téméraires où le coyote hurle la nuit.

Ce village porte bien son nom, déserté à la chute de l’URSS par les familles montagnardes svanes, descendues des cimes et implantées aux portes d’Udabno pour développer le lieu, elles n’ont jamais pu s’acclimater et prospérer sur cette terre plate. Aujourd’hui, une poignée d’hommes et de femmes subsistent.

Désert d'UdabnoEt devant nous, un abîme de désert

Ce-jour, avec Cochette ( Florent ou Foffi pour les géorgiens ) nous partons à pieds, à travers cette steppe surchauffée pour le monastère de David Gareja, éloigné d’une quinzaine de kilomètres. Nous serons aussi guides pédestres pour cavaliers, deux jeunes polonais désireux de galoper sur les dos des montures Berlusconi et Black Eagle nous suivent ( il faut dire que nous courons et nous gagnerons la course face aux canassons). Les chevaux sont en pension au repère de Ksawery ( Xavier ), une oasis polonaise bienvenue pour le pèlerin assoiffé.

A horse with a nameAccompagné d’un chien local sur son domaine

David Gareja est un très ancien complexe monastique du VIème toujours occupé par les starets et admiré par les touristes. Le moine David faisait parti de treize moines assyriens chargés d’évangéliser la région. David fut chassé de Tbilisi et trouva refuge sur ces pentes désolées pour finir sa vie entouré de disciples et quelques reliques provenant de terre sainte. Aujourd’hui, de nombreuses caves troglodytiques témoignent du développement du monastère avec des centaines d’habitants et des familles installées jadis.

Le lieu fut pillé et attaqué pendant les invasions mongoles, les moines assassinés, puis l’endroit délaissé et de nouveau investi. Après une montée d’une vingtaine de minutes le promontoire coiffé de sa chapelle est atteint et les caves peintes ne sont qu’à quelques centaines de mètres, disséminées sur le versant.

David GarejaPris dans les roches, le monastère David Garedja
Chapelle de GarejaLa chapelle orthodoxe sur son belvédère 

Cet ermitage, saint des saints géorgiens est au cœur de vives tensions entre l’état et celui de son voisin azéri. Le lieu de culte est assis sur la frontière et la limite est floue. Bakou revendique le territoire et Tbilisi se l’arroge en tant qu’héritage historique. La querelle date de 1991, du temps de Gorbatchev la question ne se posait pas. Cela implique une présence militaire, passive, de deux patrouilleurs peu enclin aux photos avec les touristes.

Oasis UdabnesqueIl y avait bien une source d’eau dans l’Udabno

Dans ce dédale de roches et de sable, une oasis subsiste. L’eau, bonne pour les chevaux, je passe mon tour. Je préfère l’Oasis polonaise, plus loin, comme un nouveau fata morgana mais prometteur de bières et vodka providentielles après une journée à marcher dans le désert d’Udabno.

Udabno dans le Far WestVillage d’Udabno depuis la route
Oasis ClubOasis Club, repère de caravaniers polonais

Dans le Udabno, tu peux te souvenir de ton nom et du chemin vers l’Oasis Club.

Toutes les photos publiées sont de l’auteur et leur utilisation est strictement personnelle. Copyright for the pictures that all belong only too me. Adrien Clémenceau
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